L’îlot des Capucins, l’excursion qui fait voyager dans le temps

Exploration L’îlot des Capucins, l’excursion qui fait voyager dans le temps crédit photo - © Thomas Stefanczyk

Comme vous le savez, notre région regorge de lieux insolites, parfois abandonnés et oubliés de tous. Ils sont appréciés de certains qui font par exemple de l’urbex à Rennes. Ces trésors cachés sont autant d’occasions pour se lancer dans des explorations uniques. L’îlot des Capucins est l’un de ces endroits et coup de chance, on vous embarque avec nous pour une excursion au cœur de ce patrimoine endormi.

Comment se rendre sur l’Îlot des Capucins ?

Pour commencer, avec de bonnes chaussures de marche ! Le chemin est à la fois rocheux et abrupt, c’est ça l’aventure. Même si le GR34 passe au-dessus de ce fort, aucune indication officielle ne mentionne son existence. Voilà de quoi vous aiguiller, en suivant ces recommandations :

  • Prenez la direction de Camaret-sur-Mer
  • Suivez la Pointe des Espagnols
  • Repérez sur votre droite la route de Kerguinou
  • 350 mètres plus loin sur votre droite, vous trouverez un chemin
  • Garez-vous sur le bas-côté (attention à votre rétroviseur)
  • Empruntez le chemin et marchez 100 mètres jusqu’à la mer (ne pas plonger)
  • Tournez sur le sentier à droite et marcher 300 mètres
  • L’îlot des Capucins vous tend les bras

Vous êtes désormais un enfant aussi excité de partir à l’aventure que dans le mythique film « Les Goonies ». Parfois s’exalter fait prendre les mauvaises décisions… Alors ne faites pas un tout droit comme nous pour descendre sur l’îlot des Capucins et préférez le petit escalier caché sur la droite.

« C’est dingue, j’ai l’impression d’être une baby-sitter à part que je suis même pas payée ! » – Les Goonies

Vous voilà sur ce rocher riche en histoire, là où certains stigmates de la guerre sont encore présents. Il ne vous reste plus qu’à arpenter les ruines du fort et certains passages secrets que nous ne vous dévoilerons pas ici. Bien sûr, certaines ruines sont interdites d’accès car elles menacent de s’écrouler, pensez donc à votre sécurité sur place. Pour le reste, jamais un voyage dans le temps n’aura été aussi accessible.

L’îlot des Capucins, ou comment se téléporter en 1848

Pour comprendre pourquoi ce petit rocher est une pépite, il faut s’intéresser à son histoire. C’est à un certain Sébastien Le Prestre de Vauban que nous devons les plans de fortification de cet îlot. Autant vous dire que le CV du gars était bien étoffé : ingénieur, architecte militaire, urbaniste, ingénieur hydraulicien et essayiste français.

« Vous avez oublié de dire que je suis aussi expert en poliorcétique. »

Autant pour nous Monsieur Vauban ! Que veut dire ce mot barbare ? Tout simplement que ce grand homme était un spécialiste dans l’art d’organiser l’attaque ou la défense lors du siège d’une ville, d’un lieu ou d’une place forte. À l’époque, avoir cette compétence sur son curriculum vitæ dans la section divers était plutôt cool pour passer ses entretiens. Ce qui valut à notre bon vieux Sébastien le titre de Maréchal de France par Louis XIV, rien que ça.

Bref, revenons à nos capucins.

L’Îlot des Capucins est situé dans un endroit stratégique, à l’entrée du goulet de Brest et contrôlant plus au sud, la fameuse anse de Camaret, spot où nous avons fait de la plongée en Bretagne. Les plans sont sur la table et il ne reste plus qu’à attaquer le rocher à la mine pour donner forme aux fortifications.

Poliorcétique 1 – Petit cailloux peinard 0

L’année 1848 sonne donc le début des travaux pour faire de ce lieu le fort imprenable de la mer d’Iroise. Pour rappel, c’est celle des côtes bretonnes qui se situent au centre du Finistère et entoure donc la Presqu’île de Crozon. Deux plateformes voient le jour, la première côté goulet pour y placer des canons et la seconde côté falaise pour y installer une soixantaine d’hommes.

Le tout, invisible depuis la mer.

La structure fut très endommagée par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. D’ailleurs, le général allemand Ramcke, commandant de la place de Brest, y installa son quartier général pour livrer un ultime combat. En vain, puisque celui-ci se rendit le 19 septembre 1944.

Le tank sur le gâteau

Le long des sentiers avoisinants, de nombreux vestiges militaires viennent nous rappeler l’importance stratégique que jouait la côte durant la guerre. Parmi ces nombreuses structures, l’une d’elle nous a frappé plus que les autres.

Un char de reconnaissance abandonné.

À vrai dire, nous avons eu vent de son existence, sans pour autant trouver un itinéraire simple afin de la trouver. Si vous êtes curieux et que cette relique d’un autre temps vous intéresse, voici le chemin à suivre en partant de l’îlot des Capucins :

  • Regagnez votre véhicule
  • Prenez la route vers le fort Robert juste avant la Pointe des Espagnols
  • 200 mètres avant la Pointe des Espagnols, deux sentiers se trouvent sur votre gauche
  • Garez-vous sur le bas-côté (attention à votre rétroviseur)
  • Empruntez le sentier de gauche
  • Le char de reconnaissance Panhard ERB trône juste là

Nous espérons que cet article va vous donner l’envie de partir explorer cette partie de la côte bretonne, riche en histoire et en vestiges militaires incroyables. Pour apprécier les inspirantes photographies du quimperois Thomas Stefanczyk, comme celles des tulipes de La Torche, vous pouvez retrouver ses clichés sur sa galerie Instagram et sur sa page Facebook.

Ne cessez jamais d’explorer.

Je suis le capitaine qui aime jouer avec les mots. Après des études dans le commerce et les finances, j'ai conservé cette attirance pour les joutes verbales. Ma philosophie est simple, mieux vaut danser sous la pluie plutôt que d'attendre le soleil.
134 articles
Ergué-Gabéric
Lire les articles de Simon Lagadec