Thibault le Cloirec : le Breton qui pose ses billigs à San Francisco

Entrepreneuriat Thibault le Cloirec : le Breton qui pose ses billigs à San Francisco

Comme à notre habitude chez Port d’Attache, nous raffolons des histoires liées à notre diaspora bretonne, d’autant plus lorsque des « success-stories » se profilent. Ce terme anglo-saxon trouve tout son sens avec cet article puisque nous allons vous parler de Thibault le Cloirec, entrepreneur breton qui a posé ses valises à San Francisco.

Un breton outre-Atlantique, mais qui est Thibault le Cloirec ?

Petite marinière, casquette à l’américaine et spatule à la main, c’est avec ce style mi-Brooklyn mi-Breizh que le morbihannais souhaite se faire adopter dans la ville sur la baie. Le voilà branle-bas de combat à dose de sourires accueillants, pour régaler les clients de son restaurant « Crêpes S’il Vous Plaît ».

Mais ne grillons pas les étapes ! Tout comme Rome qui ne s’est pas faite en un jour,  c’est de fil en aiguille que Thibault le Cloirec s’est retrouvé derrière les billigs au pays du hamburger.

« L’aventure américaine. C’est la première chose que les gens me disent quand on parle de mon activité mais ce n’est pas sur les terres de l’Oncle Sam que cela a commencé. Je m’appelle Thibault le Cloirec, j’ai 27 ans et je suis originaire de Lorient en Bretagne. Et c’est ici, bien loin du Golden Gates et des rues inclinées que cela a commencé pour moi ».

C’est tout d’abord le monde de la « vente » qui attire notre jeune entrepreneur, domaine dans lequel il fait ses premières classes. Le temps de se rendre compte de ce qui est réellement important pour lui :

« J’avais la volonté de créer quelque chose. Je savais vendre, j’étais à l’aise dans les relations, je m’investissais vraiment dans ce que j’entreprenais alors pourquoi pas moi ? »

Et puisque le hasard ne fait jamais les choses à moitié, c’est quand l’entreprise de son épouse s’expatrie aux États-Unis que le déclic opère dans la tête de Thibault le Cloirec. C’est ensemble que la traversée se fait, c’est une nouvelle fois à deux que l’esquisse d’une crêperie à San Francisco commence à se dessiner après leur installation.

L’armoricain qui tente le rêve américain !

Peut-être avez-vous déjà suffisamment voyagé en dehors de notre belle région pour connaître ce sentiment de manque iodé ? Lorsqu’un breton s’aventure à l’autre bout du globe sur une période importante, ce n’est qu’une question de temps avant de rencontrer le manque du pays.

Lors de notre rencontre avec le duo de Penn ar Box, ceux-ci nous soulignaient déjà cette carence des produits bretons lors de leurs précédents voyages à Miami et à Cardiff. C’est un inévitable syndrome que nous pouvons appeler : le choc culturel.

Effectivement, une fois en outre-Atlantique il est difficile de trouver le détail qui nous fera rappeler notre bonne Bretagne d’origine.

La vérité, c’est qu’un breton loin de ses terres attrape vite la tremblote ! Alors, face à l’impossibilité de rentrer tous les weekends, je me suis dit qu’un morceau de Bretagne pourrait s’ouvrir ici.

Et quoi de mieux qu’une crêperie pour satisfaire à la fois sa carence tout en cultivant son esprit d’entreprendre ? Thibault le Cloirec avait le challenge sur le papier, il ne lui restait plus qu’à agir pour le rendre réel.

Après une bonne formation dans les farines Treblec à Rennes (retour aux sources), j’ai compris que la crêpe bretonne serait un produit que les américains pourraient apprécier. L’histoire pouvait commencer…

À l’accoutumée, il est vrai que les américains raffolent du Made in France lorsqu’il s’agit de gastronomie. Alors imaginez la même musique avec cette fois-ci du Made in BZH ! Il faut avouer qu’il y a là un chemin intéressant à emprunter.

Après le succès de nos boulangeries françaises ou encore de notre fameux kouignn amann chez les américains… Voici venu le tour de nos crêperies avec une idée bien « ancrée » dans la tête de Thibault le Cloirec. Faire de « Crêpes S’il Vous Plaît » un véritable Port d’Attache breton au cœur de San Francisco.

Une stratégie payante qui ne tarda pas à porter ses fruits :

Sur les réseaux sociaux, l’ouverture a fait du bruit, beaucoup de bruit et j’ai du fermer la boutique le deuxième jour (rupture de stock). San Francisco est une ville où tout va très vite et la communauté française a vite entendu parler du fait que je faisais importer ma farine Treblec de France qui est fine et raffinée donc d’une qualité incroyable.

L’idée d’un petit bout de terroir à San Francisco a donc charmé immédiatement les français présents sur place. Mais en bon entrepreneur breton, Thibault le Cloirec ne compte pas s’en tenir à une clientèle « frenchie » en quête de retrouvailles gustatives. C’est avec la tête sur les épaules que les idées s’amoncellent.

Crêpes S’il vous plaît ? Un concept mutlti-culturel

Pour faire découvrir les crêpes aux américains, il faut les faire venir tranquillement mais sûrement jusqu’aux billigs. Pour ce faire, la carte de Thibault le Cloirec possède plusieurs cordes à son arc.

« Crêpes S’il vous plaît » dispose d’une large gamme de choix en matière de produits de façon à m’adapter à toutes les envies. On peut donc venir déguster de délicieux sandwichs, des salades, des fromages et évidemment des crêpes à composer soi-même (sucrées et salées).

Reste alors à faire opérer la magie bretonne en proposant des ingrédients qui feront voyager plus d’un américain en terre celtique. Sur sa carte figure notre excellent caramel de Belle-Île, le Carabreizh ! Ainsi que bien d’autres produits qui font la renommée de notre région du bout du monde.

Avec un tel niveau de qualité, le bouche à oreille ne pouvait qu’être positif. Et il suffit de regarder les photos de blé noir et de froment de Thibault le Cloirec pour s’ouvrir l’appétit.

Nous avons aujourd’hui 3 mois et le business marche bien. Donc oui, je regarde ce que je suis en train de créer avec un grand sourire et je me dis que le rêve américain est un joli rêve… En espérant ne pas me réveiller tout de suite !

L’exemple de « Crêpes S’il vous plaît » est une belle preuve de réussite. Car même si l’aventure est récente, l’engouement qui virevolte autour de cette entreprise a été capable de traverser l’Atlantique pour venir jusqu’à nos oreilles. Cela nous donne une fois encore la certitude que la Diaspora bretonne est un concentré de personnes capables d’ouverture sur le monde.

Il ne fait nul doute qu’une escale sera de mise dans ce petit coin de Bretagne, lorsque notre équipage partira à la rencontre des bretons autour du globe. Puisque oui, c’est l’un de nos prochains challenges (petite information offerte comme ça, c’est cadeau) !

Pour suivre les aventures de Thibault le Cloirec à San Francisco, vous pouvez le retrouver sur Facebook avec « Crêpes S’il vous plaît ».

Si l’envie de découvrir d’autres entrepreneurs bretons vous tente, le lien ci-dessous est là pour faire votre bonheur. Il vous suffit simplement de cliquer sur l’expression :

Le rêve américain, c’est aussi pour les armoricains !

Je suis le capitaine qui aime jouer avec les mots. Après des études dans le commerce et les finances, j'ai conservé cette attirance pour les joutes verbales. Ma philosophie est simple, mieux vaut danser sous la pluie plutôt que d'attendre le soleil.
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Ergué-Gabéric
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