Quand on vous parle de far, vous pensez sûrement au far breton. Quand on vous parle de farz, vous pensez alors au kig ha farz. Mais savez-vous que ces préparations ont la même origine : le far. Une recette qui a évolué et s’est déclinée en diverses préparations sucrées ou salées. Aujourd’hui, découvrons les différents types et recettes de far.
Le far : une préparation ancienne et évolutive
Tout d’abord, remontons dans le temps pour découvrir l’origine des recettes de far. À sa naissance au 18e siècle, le far une sorte de bouillie réalisée à partir de farine de froment ou de sarrasin. Cette préparation était facile à réaliser en grande quantité pour nourrir toute la famille, nourrissant pour les travaux aux champs. Le far était un plat bon marché. Au fil du temps, sa recette a évolué : elle est devenue sucrée, et on y a aussi ajouté du lait. Sont ensuite venus les œufs et le beurre, pour lui donner plus de texture.
Farz gwinizh-du : le far noir
Le farz gwinizh-du, traduisez littéralement par far de blé noir, est associé à une célèbre préparation bretonne, le kig ha farz. Pour le préparer, la préparation à base de farine de sarrasin est versée dans des sacs spéciaux. Ces derniers sont ensuite plongés dans un bouillon avec des légumes et de la viande. Une fois cuit, le far noir peut être émietté ou coupé en tranches. Son goût rustique rappelle celui des crêpes bretonnes, ou galettes en fonction de votre parti pris au débat crêpe ou galette. En dehors du kig ha farz, il peut accompagner d’autres plats de viande ou de poisson. Il remplace tout simplement les féculents plus classiques. La recette du far noir est assez simple et il peut être préparé maison. Cependant, il en existe également tout fait, en bocaux.
Farz gwinizh : le far blanc
Ensuite, sur le même principe, nous avons le farz gwinizh, le far blanc. Il est cette fois réalisé avec de la farine de blé. Il est parfois utilisé dans les recettes de kig ha farz qui combinent far noir et far blanc. Son goût est moins prononcé que son homologue au sarrasin. Une fois cuit, le far blanc peut aussi être doré à la poêle avec du beurre pour lui donner une touche de gourmandise. Il accompagne parfaitement les plats salés tels que les viandes en sauce ou les légumes.
Farz pitilig : le far à la poêle
Maintenant, on passe aux recettes de far sucrées ! En voilà une que vous ne connaissez peut-être pas : le farz pitilig. Se traduisant par « far à la poêle », il s’agit d’une variante des crêpes classiques. Le farz pitilig se présente sous la forme d’une crêpe épaisse, cuite comme une omelette. Cette préparation qui viendrait du Finistère nord est peu répandue et n’est jamais à la carte d’un restaurant par exemple. Peut-être car elle n’est pas très gracieuse et raffinée : elle n’a pas la légèreté d’un pancake ni la souplesse d’une crêpe. Pourtant, c’est délicieux et réconfortant.
La pâte, similaire à celle des crêpes mais légèrement plus épaisse, est versée sur une poêle chaude et bien beurrée. Elle est saisie progressivement en soulevant les parties déjà cuites pour laisser la pâte liquide se répandre et cuire à son tour. Le résultat est une crêpe généreuse et consistante, parfaite pour combler les appétits. On peut la déguster nature, mais aussi tartinée de chocolat, de caramel ou de confiture.
Farz buen : une crêpe en petits morceaux
On continue ensuite avec le farz buen, là encore une variante des crêpes bretonnes. Buen signifie vite en breton, et c’est tout le principe de faire comme une crêpe, mais encore plus rapidement. Le farz buen se présente sous la forme de petits morceaux dorés et saupoudrés de sucre. En termes d’ingrédients, c’est une pâte à crêpes classique. Lors de la cuisson, celle-ci est déchirée en petits morceaux à l’aide de deux cuillères en bois. Le farz buen est ensuite doré avec du beurre salé, car il n’y en a jamais assez dans les recettes bretonnes. Du sucre est ajouté pour caraméliser le tout, et donner une texture croustillante et fondante. Ce délice breton est idéal pour un petit-déjeuner ou un goûter gourmand, remplaçant par exemple un bol de céréales.
Farz forn : le célèbre far breton
On finit avec celui que vous connaissez assurément : le far breton. Le farz forn, littéralement far au four, est en effet l’une des variantes les plus célèbres et appréciées du far. Ce délicieux dessert breton est cuit au four et peut être agrémenté de pruneaux ou de raisins secs. La recette du far breton est très simple, mais on peut aussi le trouver parfois dans les boulangeries et pâtisseries. Il peut être dégusté encore tiède ou froid, et sa texture est à la fois moelleuse et légèrement compacte.
Alors, à quelle sauce avez-vous envie de manger votre farz ? Ce qui est sûr, c’est que les Bretons ne manquent pas d’imagination pour décliner les recettes de far. Du salé au sucré, en gâteau ou en morceaux, croustillant ou bien fondant : il y en a pour tous les goûts. Et pour poursuivre dans les recettes, découvrez 9 idées pour cuisiner le sarrasin.