Ma découverte de la Bretagne est en marche. La première étape de mon périple se trouve à l’université. Rennes 2, c’est beaucoup d’étudiants qui fourmillent partout autour de moi et qui parlent une langue que je comprends. La Bretagne, ce n’est pas du tout comme on me l’avait décrit finalement ! Et quelques jours après mon arrivée, je commence à entendre beaucoup parler des fameux « jeudi soir rennais ». J’en ai un peu peur mais je prends finalement conscience que pour m’intégrer, il va falloir y passer.
Une normande découvre le jeudi soir rennais
« La tête, le cul, pourvu que ça glisse ! »
À peine ai-je le temps de faire connaissance avec les autochtones et d’annoncer par la même occasion que je suis normande, me voilà entraînée dans ma première soirée étudiante bretonne. Quelque chose m’intrigue fortement… on est jeudi. Visiblement, il n’y a que moi que ça choque. Je me tourne donc vers ma camarade de droite :
« Hum… on a bien cours demain matin ? »
Son regard en dit long sur ce qu’elle pense de moi. Elle lève les sourcils en souriant et se met à boire son troisième verre de la soirée. Mais mon regard se pose sur son breuvage, et celui de la majorité des gens autour de moi. Je regarde la bouteille en verre au bouchon étrange posée sur la table basse et je lis :
« Goudale. »
Dans ma tête, j’imagine déjà les gens autour se mettre à gigoter et à devenir surpuissant. Oui, comme la potion magique des irréductibles gaulois. Je n’ai pas le temps de m’attarder dessus, il est minuit, le dernier métro passe bientôt, il est temps de partir. Je me demande où cette soirée va m’emmener, mais les gens sont amicaux, je décide donc de les suivre.
La découverte de la rue de la soif
À peine le pied posé à Sainte-Anne, me voilà entraînée dans une petite rue bondée et je découvre un peu plus le jeudi soir rennais. Il y a de la musique, des tas de gens dehors et beaucoup de verres en plastique au sol. Quel est donc cet endroit ?
« Ça, c’est la rue de la soif ! »
Me dit ma camarade à l’air plutôt joyeux. Je comprends mieux les godets par terre. Le groupe se disperse, croise des connaissances, et décide de rentrer dans un bar. Je prends une bière, parce qu’il n’y a que ça, et observe. J’entends un air de violon et Dans la vallée de Dana commence. Les gens dans le bar chantent à tue-tête, celui qui connait les paroles par cœur impressionne tout le monde. Un gars s’approche de moi, trinque et balance un mot jamais entendu auparavant :
« Yec’hed mat ! » – « Merci ! » réponds-je.
Je n’ai absolument aucune idée de ce que ça veut dire. Belle gosse peut-être. La soirée se poursuit et me voilà une nouvelle fois transportée à travers la foule dans une destination encore inconnue.
Bienvenue sur la place des Lices
Des gens partout. Voilà ce que je vois en arrivant. J’esquive une bouteille en verre prête à atterrir sur ma tête quand on me propose de boire dans une bouteille d’eau. Le mélange a une couleur étrange mais pourquoi pas ! L’ambiance de ce jeudi soir rennais est inédite pour moi, je ne sais pas où donner de la tête. Un gars beaucoup trop saoul se met à grimper à un lampadaire et tout le monde l’applaudit. Les coutumes sont étranges mais j’applaudis aussi.
Quelle soirée… Évidemment, je ne vais pas en cours le lendemain matin.
La vie bretonne venait de commencer et n’avait pas fini de m’étonner… Mais je n’étais pas au bout de mes découvertes, car quelques mois plus tard, j’allais pouvoir découvrir les vacances au camping… breton.