Quel est le lien entre South Park et Denez Prigent ?

De la musique bretonne mondialement diffusée ? Oui vous ne rêvez pas ! Une belle surprise découverte à la télévision. Lorsque les deux univers de South Park et Denez Prigent se mélangent, le patrimoine musical breton change de look.

Quand South Park et Denez Prigent se rencontrent

South Park est une série américaine culte couronnée de succès (cinq Emmy Awards) depuis 18 ans. Il y a quelques semaines dans l’épisode “I can fix you”, Cartman et ses camarades ont pleuré leurs amies sur fond de musique bretonne. Vous l’aurez compris, cette chanson est celle de Denez Prigent. Le moment de séparation, dans cette épisode, est accentué par sa musique, sombre et empreinte d’une forte émotion.

En effet, ce chant breton, issu de l’album “Irvi” est puissant et universel. L’intensité de cette voix vibrante nous fait ressentir toute la tristesse de Cartman et de ses compagnons lors de ces tragiques séparations. La musique qui se nomme “Gortoz a ran” qui signifie “J’attends” est la traduction idéale pour le contexte. En effet, les paroles évoquent la séparation, la tristesse, les amours malheureux.

Denez Prigent: l’ambassadeur armoricain

L’auteur de cette poudrée de culture bretonne outre Atlantique est Denez Prigent. Cet artiste breton, né en 1966, est issu du pays de Léon – près de Roscoff et l’île de Batz – pour les intimes. Petit, il évolue dans un environnement aux couleurs chaleureuses, aux paysages mystiques, aux embruns salés, aux bords de mer ventés. Tout un contexte, qui plus tard l’interpellera et l’inspirera.

C’est à l’adolescence que Denez entend parler breton. Les sonorités bretonnes l’intriguent et il se met à s’intéresser à cette langue dorénavant peu parlée. Il décide donc d’apprendre ce langage dont la mélodie résonne dans sa tête. C’est au sein du département celtique de l’université de Rennes, qu’il fera ses premiers pas.

Le parcours d’un combattant de la langue bretonne

En parallèle, ce breton rencontrera des personnes dont le rôle sera déterminant par la suite. Jacques Brel sera une des premières rencontres décisives puis les trois soeurs Goadec. Ces trois femmes ont animé les festoù-noz dès 1956 au milieu de sonneurs et de chanteurs. Elles ont été les premières à tenter le chant à danser lors de ces évènements festifs. Les anciens chants des trois jeunes femmes provoquent en Denez une forte émotion, qui le pousse à chanter en breton. C’est donc à son tour, que Denez Prigent va chanter en public en festoù-noz.

1992 fut une nouvelle année synonyme de détermination. Il décide de chanter seul a cappella les chants traditionnels comme le Gwerz et le Kan Ha Diskan devant le public rock des transmusicales (Rennes-35). Les clichés sont bousculés et son passage est une réussite. Des portes s’ouvrent pour lui.
Vieilles Charrues (Carhaix), festival de Cornouaille (Quimper), Stade de France (Paris), Théâtre National de Bretagne (Rennes), la Cigale (Paris), sont les lieux de rendez-vous où ce chanteur excelle et se faire connaître.

South Park et Denez Prigent : bien plus qu’un simple clin d’oeil

Les téléspectateurs américains n’ont probablement pas reconnu cet artiste breton. Nous si ! C’est une belle reconnaissance pour Denez Prigent que de paraître dans cette série culte aux Etats-Unis. Par cette écoute et cette visibilité, nous voyons que la culture bretonne s’exporte.

Tout comme Penn Ar Box, Breizh Amerika, la chanson prend au fur et à mesure une place plus importante outre Atlantique. Notre regard se tourne désormais vers l’Ouest. Une nouvelle porte est entrouverte. Les bretons vont s’empresser de l’ouvrir de plus en plus. La culture bretonne est une culture ouverte et adaptable. Un bel exemple de partage et de métissage s’offre à nous.

« Petit à petit l’oiseau fait son nid. »

Cette citation prend tout son sens si nous comparons les bretons à leur installation aux USA. Produits bretons, artistes bretons, saveurs bretonnes traversent les frontières pour le plus grand bonheur de tous !

Envie de connaître d’autres pépites bretonnes ? C’est par ici : « Quand le Port défie Penn ar Box – Partie II »