Antoine Clerc vs tempête Egon

En Bretagne, on apprécie les tempêtes. Surtout lorsqu’elles nous donnent l’occasion de jouer les casse-cous. Et certains sont devenus spécialistes en la matière. C’est le cas avec Antoine Clerc, kitesurfeur et amateur de sensations fortes qui s’est illustré début janvier lors du passage de la tempête Egon.

Antoine Clerc vs tempête Egon

Jeudi 12 janvier, alors que la tempête Egon frappe la côte atlantique, Antoine Clerc est affairé à préparer sa voile de 8m2 sur la plage des trois moutons, à Lampaul Ploudalmézeau (Nord Finistère). Le vent souffle à près de 60 nœuds (110 km/h) et le ciel prend petit à petit une couleur gris-noir. Pas de quoi arrêter ce féru de conditions extrêmes. Ce jour-là, l’étudiant-ingénieur à Brest est accompagné de Martin Fichez de Nautimages (société de production spécialisée dans les images de sports nautiques) qui est là pour immortaliser ce moment. Avec des conditions pareilles, la session va être un beau spectacle.

Saute qui peut !

Antoine s’élance dans l’eau. En cette après-midi d’hiver, ils ne sont pas nombreux à vouloir affronter la tempête. La mer se creuse, prête à avaler ceux qui n’en seraient pas dignes. Le sable soulevé par le vent a perdu toute notion de douceur.

« Les conditions de tournage étaient particulièrement difficiles avec le sable et le vent à plus de 50 nœuds, se souvient Martin. J’ai dû me réfugier dans ma voiture pour tourner les images depuis la banquette arrière, vitre baissée. En plus, j’avais assez peu de temps devant moi. Arrivé sur le parking, j’ai dit à Antoine : Tu as 40 minutes pour tout envoyer ».

Une motivation suffisante pour accomplir LE saut. Retour sur la plage. Antoine sait qu’il vient d’accomplir quelque chose d’énorme. Il se jette sur son téléphone pour connaître la hauteur grâce au capteur fixé sur sa planche : 19,3 mètres. Antoine vient de battre son record personnel.

Un record à battre : 19,3 mètres

Cela faisait un an que personne n’était allé aussi haut en France. Une performance d’autant plus impressionnante que son Hight Jump aura duré 9,4 secondes. Une éternité lorsqu’on est en l’air et que vient le moment de négocier l’atterrissage sur une mer déchaînée.

Depuis sa voiture, Martin Fichez n’en a pas raté une miette. Sa vidéo mise en ligne deux jours après l’exploit est rapidement relayée sur les réseaux sociaux et les médias, y compris nationaux (1245 sur M6).

Antoine Clerc n’en était pas à son coup d’essai. En 2015, le kitesurfeur avait déjà réalisé un saut de 14,6 mètres lors de la Red Bull King of the air. On s’en doute, son objectif à présent est de dépasser les 20 mètres. Rendez-vous à la prochaine tempête bretonne…

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À propos de Laurène

Laurène, journaliste, a pris le virus du large récemment. Mais le Finistère reste son Port d'Attache. Son moyen d'expression privilégié est la vidéo. « Si on vous dit que la Bretagne est merveilleuse, vous pouvez toujours en douter. Par contre, si on vous la montre…»