Qui était Anne de Bretagne, la Duchesse de Bretagne ?

Culture Qui était Anne de Bretagne, la Duchesse de Bretagne ?

Tout le monde connaît Anne de Bretagne, la Duchesse de Bretagne. Et tout le monde connaît d’ailleurs toute cette histoire de Nantes et la Bretagne, la Loire-Atlantique, le débat du rattachement etc. Mais ce n’est pas le sujet. Anne de Bretagne est une de ces personnalités qui ont marqué l’histoire de la Bretagne. Et pas seulement parce que c’est indiqué dans son nom !

Qui était-elle ?

Anne de Bretagne naît en 1477, à Nantes. Comme la très grande majorité des filles de son époque, la future Duchesse de Bretagne n’intéresse pas les registres. C’est pour cela qu’on n’en sait que très peu sur sa naissance. À l’âge de 4 ans, pour des raisons politiques, elle est fiancée au prince de Galles, Édouard IV d’Angleterre alors âgé de 10 ans. On dit que l’amour n’a pas d’âge… Cependant, le mariage n’aura pas lieu.

Les Feux de l’Amour de la Duchesse de Bretagne

À la mort de son père, François II, en 1488, elle a 11 ans et lui promet de ne pas se soumettre au royaume de France. En 1490, dans l’optique d’éviter l’assujettissement au royaume de France, elle va épouser Maximilien 1er, futur empereur des romains et déjà Archiduc d’Autriche. Grâce à cette union, elle deviendra elle-même Archiduchesse consort d’Autriche (et on ne saura jamais si ses chaussettes étaient sèches ou archi-sèches). Elle a 13 ans. Cela ne plaira pas du tout à l’actuel Roi de France, Charles VIII. La Duchesse de Bretagne, mariée à ce qu’il considère comme un ennemi ? Très peu pour lui.

La ville de Nantes est donc assiégée, et malgré une résistance notable de près de deux mois, elle se rendra. Alors, Anne de Bretagne se verra obligée d’épouser le vainqueur. Elle deviendra par conséquent la Reine de France, tout en conservant son titre de Duchesse de Bretagne. Titre qui, lors du contrat de mariage avec Charles VII, est soumis à la donation mutuelle sur le duché. Si elle meurt, il l’a ; s’il meurt, elle le garde. Ensemble, ils auront six enfants… Mais aucun ne survivra. Et pour couronner le tout, Charles VIII meurt en 1498.

Entre Reine de France et Duchesse de Bretagne

À la mort de Charles VIII, Anne de Bretagne perd le titre de Reine de France et redevient Duchesse de Bretagne à part entière. Elle en profitera pour rétablir deux institutions : le Conseil de Bretagne ainsi que la chancellerie.

Pour autant, elle ne le reste pas longtemps : quelques mois après la mort de Charles VIII, elle se remarie, avec le nouveau Roi de France : Louis XII. Elle récupère donc le titre de Reine de France qu’elle avait laissé à peine quelques mois avant. Mais cette fois, rien ne stipule la donation de duché, elle reste donc Duchesse de Bretagne.

À sa mort, en 1514, toujours Reine de France, son cœur est placé dans un reliquaire d’or pur désormais entreposé à Nantes. Une sorte de pied-de-nez au Royaume de France, pour rappeler que son cœur n’avait qu’une seule attache : la Bretagne.

Chassez le naturel, il revient au galop.

La Duchesse de Bretagne et les routes…

« Pas d’octroi sur mes routes » dit-elle.

Qu’on se le dise maintenant : non, la gratuité des routes n’est pas un cadeau généreux de notre chère Duchesse de Bretagne. La légende raconte pourtant que lors de son mariage avec Charles VIII, elle aurait exigé que les routes de Bretagne ne subissent pas d’imposition.

Pour autant, c’est la loi de 1968 (plus de 450 ans plus tard !) du Général de Gaulle qui rend les routes bretonnes gratuites, afin de compenser leur aspect péninsulaire. Et oui, on ne passe pas par la Bretagne, on y vient. La version historique est souvent relayée dans les guides, mais elle est fausse !

Anne de Bretagne est morte à 36 ans après avoir beaucoup œuvré aux côtés de ses différents maris, Rois de France. Mais c’est en Bretagne et pour les Bretons qu’elle menait ses combats. Elle reste encore une icône de la région notamment pour les bonnets rouges, ce mouvement autonomiste. En attendant, nous retiendrons qu’entre la Bretagne et Anne, tout est une histoire de cœur.

Image de couverture : un grand merci à Anne-Sophie Loret.

Je mange le beurre au couteau et en dépit des années passées loin de la France, je reste très attachée à mon Finistère. Un peu chauvine sur les bords, j'aime l'idée de montrer ma région sous un angle différent et je me base sur une philosophie : nul besoin d'ouvrir les yeux pour voir le monde autrement, il suffit d'ouvrir son esprit.
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