Connaissez-vous le lambig ? Un alcool made in BZH

Food Connaissez-vous le lambig ? Un alcool made in BZH crédit photo - © Pixabay

Si le chouchen est une boisson particulièrement connue, il ferait presque de l’ombre à un autre alcool breton : le lambig. Cette eau-de-vie de cidre, à ne pas confondre avec le lambic qui est une bière, vaut le détour ! Trinquons le temps d’en apprendre plus sur ce breuvage.

Qu’est-ce que le lambig ?

Comment est fait le lambig ?

Tout d’abord, si le lambig n’est pas très démocratisé, c’est parce que son homologue normand l’est bien plus. J’ai nommé le Calvados. Le lambig est un alcool qui a plusieurs appellations. Tantôt gwinardant, tantôt odivi ou encore lagout ou Fine Bretagne.

Cet alcool est obtenu par distillation du cidre, dans un appareil nommé l’alambic, qui lui a alors donné son nom. Petit rappel de vos cours de physique-chimie : la distillation permet de séparer des composants d’un mélange. Cela consiste à chauffer un liquide, ici le cidre. L’alcool s’évapore, et grâce à un système de refroidissement, la vapeur est condensée et devient liquide, c’est le distillat. Pour devenir lambig, le distillat est ensuite mis dans des fûts de chêne. Il titre à 70% et est alors coupé avec de l’eau pour obtenir un taux plus raisonnable. Enfin, 40% tout de même ! Quant au goût, il est plutôt sucré et boisé.

Le lambig est peu connu, pourtant il est à la base d’un alcool plus connu que lui :  le pommeau. Ce mélange de lambig et de jus de pomme à cidre non fermenté titre à 18%. Il existe le pommeau de Bretagne, protégé par une AOC depuis 1997 et le pommeau de Normandie, qui est lui fait à partir de Calvados, AOC depuis 1991.

Le lambig : des fun facts à connaître

Ensuite, passons à quelques informations assez cocasses sur le lambig.  Étant une eau-de-vie, cette boisson doit respecter diverses règles. Premièrement, pour la distillation, il est nécessaire de faire appel à des spécialistes. Ce sont des distillateurs professionnels, également appelés bouilleurs de cru ou bouilleurs itinérants s’ils se déplacent avec leur propre alambic. Et oui, il est nécessaire d’avoir une habilitation pour produire ses propres eaux-de-vie. C’est un métier très peu répandu et en diminution. Il reste entre 600 et 700 bouilleurs de cru en activité. À titre de comparaison, il y en avait environ 3 millions dans les années 1960.

Deuxième chose qui peut surprendre, la production de lambig a été auparavant limitée en termes de quantité. Plus précisément, Napoléon a mis en place un statut de privilège. Ce dernier était héréditaire jusqu’en 1960. Pour être exonéré de taxe, les bouilleurs de cru privilégiés devaient produire au maximum 10 litres d’alcool pur par an et par exploitation agricole. Cela faisait donc 20 litres de lambig à 50°. Aujourd’hui les législations ont changé et le statut de privilège de bouilleur de cru restreint. À l’exception de ceux qui ont encore ce statut, les bouilleurs de cru sont exonérés à 50% sur seulement les 10 premiers litres d’alcool.

Enfin, pour obtenir un litre de lambig, il faut plus de 10 litres de cidre, soit de 15 à 20 kilos de pommes  ! Ça fait beaucoup de fruits pour une bouteille en bout de circuit.

Comment boire le lambig ?

Le lambig est un alcool fort, à 40° en moyenne. Il se boit souvent en digestif après le repas. Frais ou à température ambiante, à vous de choisir. Il peut aussi être associé avec des crème de fruits pour se déguster en apéritif ou entrer dans la composition de cocktails. Avec ses notes sucrées, le lambig peut accompagner des desserts.

Le lambig est un alcool polyvalent ! Il peut aussi être utilisé en cuisine. Vous pouvez vous en servir pour flamber des pommes ou des bananes. Encore mieux, vous pouvez le marier avec une autre recette bretonne en aromatisant votre pâte à crêpes ou en flambant ces dernières. Et si vous êtes créatif, vous pouvez l’utiliser dans diverses recettes, comme dans ce gâteau au sarrasin et lambig ou en remplaçant le pommeau dans cette recette lieu jaune aux asperges.

Top 3 des meilleurs lambigs à tester

On vous a donné envie de goûter le lambig ? Voici notre podium des 3 meilleures eaux-de-vie de cidre.

1 – Le Lambig tradition de la Distillerie des Menhirs

Pour commencer, ce lambig avec ses seulement 3 ans de vieillissements garanti des saveurs à la fois fraîches, fruités et légèrement boisées. Surtout, la distillerie des Menhirs a été plusieurs fois récompensée pour ses lambigs. C’est aussi une des distilleries les plus anciennes qui perpétue la tradition depuis 1921. 27€ la bouteille.

2 – Le Lambig de la Distillerie du Gorvello

Ensuite, un lambig “Cuvée Hors d’âge”, issu de l’agriculture biologique, vieilli pendant 6 ans minimum. Un produit récompensé en 2018, 2019 et 2021 au concours de la Maison cidricole de Bretagne. 60€ la bouteille.

3 – Le Lambig Vielle Réserve du Manoir du Kinkinz

Et pour finir, un lambig qui est entre le jeune et le hors d’âge, pour un goût boisé qui ne domine pas sur les saveurs fruitées. Produit par Hervé Seznec près de Quimper. 34€ la bouteille.

Pour acheter du lambig, rendez-vous directement dans des distilleries ou des cidreries bretonnes. Vous pouvez également en trouver dans des épiceries fines ou sur certains marchés. Si vous recherchez une bouteille bien spécifique, vous pouvez aussi commander sur internet.

Breton ou de passage dans la région, vous voilà obligé de goûter le lambig pour affirmer avoir testé la gastronomie bretonne. En plus du cidre, de la galette-saucisse et du kouign-amann, vous goûterez alors le lambig. Et si vous n’avez pas encore de bouteille sous la main, découvrez plutôt l’histoire du chouchen.

Attention, l’abus d’alcool est dangereux pour la santé et à consommer avec modération.

Originaire de St-Brieuc, je suis très attachée à la région Bretagne ! C'est pourquoi je suis aujourd'hui la social media manager de Port d'Attache. Enthousiaste et passionnée, je suis bien décidée à mettre du vent dans les voiles et garder le cap pour montrer les richesses de notre belle région !⛵️
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Rennes
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