Au coeur du chantier naval de la Landriais au Minhic-sur-Rance résonnent quelques bruits de bricolage intensif : c’est Morgann et Jimmy qui s’activent à la préparation de leur tour du monde écolo ! Petit coup de projecteur sur l’Echo d’Ulysse, un projet qu’on aimerait tous mener et dans lequel seuls quelques courageux ont le cran de se lancer !
L’Echo d’Ulysse, un projet à trois
D’un côté, deux globe trotters : il y a encore quelques mois, Jimmy était conducteur de travaux, Morgann éducatrice. Le premier avait acheté un bateau juste pour le plaisir, la deuxième cherchait celui qui pourrait la faire voyager. Ces deux-là se sont bien trouvés !
Quand la volonté de lutter contre la pollution des océans est devenue trop grande, ils ont tout quitté, tout investi pour ce projet qui demande, de toute façon, un investissement à 100% de leur temps et de leur énergie.
Bretons pur beurre, ils ont chacun cultivé un goût du voyage dès leur plus jeune âge, qui les amène aujourd’hui à lier l’humainement utile à l’agréable, et à partir sur les océans du monde à la seule force du vent.
D’un autre côté, un bateau qui date de 1969, entièrement rénové de la coque à la voile : ponçage et peinture extérieur et intérieur, modification du carré, électricité et plomberie refaites à neuf… Mais aussi mise en place de panneaux solaires et d’une éolienne, éclairage led pour une économie d’énergie, réaménagement de la table à carte, de la salle de bain et du coin cuisine… Bref, un boulot de titan !
D’ailleurs, c’est ce dernier qui a donné son nom au projet : Ulysse. Décidément, avec Eole qui les fera avancer, la mythologie grecque sera au coeur de ce périple mais espérons que Eole n’offrira pas de mauvais vents à Ulysse cette fois…
C’est donc un trio de conquérants qui prendra la mer au mois de septembre pour défendre la sauvegarde des océans et participer à leur dépollution. Inspirés par des projets comme Sailing for Change, l’Echo d’Ulysse est une vraie déclaration d’amour aux océans !
On arrête pas l’écho…
C’était ce que Jimmy et Morgann voulait : faire passer un message, celui de la protection des océans et de la préservation des milieux marins. Et que ce message se propage, de mers en mers et surtout sur les terres, qui sont malheureusement les sources de pollution initiales.
Et c’est aussi avec cette idée qu’ils prendront la mer à l’été indien, avec trois objectifs principaux :
- L’exploration et la découverte : tout au long de leur navigation, Jimmy et Morgann collaboreront à la protection des océans par la collecte d’échantillons ou le comptage de déchets marins qui aideront des structures comme le RIEM à la cartographie des zones les plus polluées.
- Entraide et bénévolat : nos deux mat-eco-lots feront quelques escales pour aider les associations locales autour du monde qui mettraient en place des actions de protection de l’environnement.
- Pédagogie : ce sera l’occasion de sensibiliser les populations locales à cette cause majeure mais aussi, de s’inspirer de leurs gestes du quotidien, qu’ils appliquent souvent plus par nécessité que par désir de protéger la planète.
« Nous tenons à sensibiliser les citoyens du monde, Français compris, au delà des populations locales qui le sont déjà la plupart du temps… Ils seront sensibilisés à travers nos vidéos sur la constatation de l’état des océans et nous essaierons de présenter des alternatives au plastique, ça sera ensuite une question de choix pour chacun. »
Et parce qu’on arrête pas l’écho, de ces rencontres et des astuces que Morgann et Jimmy auront l’occasion de tester, naîtront tutoriels et vidéos sur, par exemple, comment faire des cordages avec des sacs plastiques ou réduire ses déchets quand on navigue.
Un tour du monde à la voile, ça ne s’improvise pas !
Quand on rencontre nos deux marins, on aborde la notion de la low technologie. En opposition à la « high-tech », ce principe consiste à réutiliser au maximum les déchets pour construire du matériel : finalement, la base du recyclage ! Une notion qui découle naturellement des actions que mettront en place Morgann et Jimmy au cours de leur « croisière ».
Malgré cela, et parce qu’ils ne partent pas à l’aventure de manière improvisée, le bateau sera équipé d’appareils de pointe : GPS, pilote automatique, connexion internet satellitaire. Une obligation si Morgann et Jimmy veulent bénéficier d’une assurance Tour du Monde. Il n’en fallait pas moins pour ce qui sera dans quelques mois leur maison, leur moyen de transport et leur outil de travail.
A l’instar de la cause qu’ils défendent, vaste et infinie, leur voyage n’a pour le moment pas de date de retour :
« Quand on sait d’où on part, quand on sait où est son port d’attache, on n’a pas besoin de savoir quand on rentre ».
Prochaine étape : la mise à l’eau d’Ulysse. Aventure à suivre ! Décidément, le pays malouin n’en finit pas de faire naître des aventuriers, comme Benjamin Ferré…