Erwan Simon, le surfeur-explorateur en quête de vagues vierges

Entrepreneuriat Erwan Simon, le surfeur-explorateur en quête de vagues vierges crédit photo - © John Callahan - Surf Explore

Il en est déjà à plus de 30 découvertes de vagues jamais surfées auparavant aux quatre coins du monde. Erwan Simon, le surfeur-explorateur morbihannais, multiplie les expéditions dans des pays tous plus exotiques les uns que les autres à la recherche de vagues vierges. Port d’Attache part à la rencontre de cet aventurier d’un nouveau genre.

Erwan Simon, le surfeur breton

Natif de Guidel dans le Morbihan, Erwan Simon est très attaché à la Bretagne. C’est sur la plage de Fort Bloqué qu’il a commencé à surfer à l’âge de 12 ans. Après avoir fait quelques compétitions, il a décidé d’aller plus loin encore dans la maîtrise des vagues et s’est rapidement tourné vers les surftrips, d’abord en Bretagne Sud, avant de pérégriner au-delà des frontières bretonnes.

Aujourd’hui, à 36 ans, ce globe-trotter invétéré peut se targuer d’avoir à son actif plus de 30 vagues que personne d’autre n’a jamais surfé avant lui.

C’est en 2006 que sa vie d’aventurier a vraiment débuté lorsqu’il a monté une expédition avec un groupe de pêcheurs sur l’archipel de Saint Brandon (océan Indien), à la recherche de vagues indomptées. Suite à sa rencontre avec l’explorateur Antony Colas (auteur du World Stormrider Guide) il s’est lancé dans diverses expéditions : Libye, Monténégro, Malte, Chypre, Tunisie, Bangladesh, … Ce qu’il aime c’est « cette liberté du voyage, surtout hors des circuits touristiques ».

SurfExplore, l’équipe à la recherche de vagues vierges

C’est par sa rencontre avec John Callahan (photographe Hawaïen), Emiliano Cataldi (spécialiste météo) et Sam Bleakley (deux fois champion d’Europe de longboard) que SurfExplore est né.

Ce collectif de quatre surfeurs-explorateurs fait « beaucoup de recherches sur les zones inconnues, les trous et zones vides de la carte mondiale des spots de surf ».

Ce qui fait qu’une vague est vierge peut être:

  • Qu’elle se situe dans une région difficile d’accès,
  • Dans une zone avec des problèmes politiques,
  • Que personne n’y a jamais pensé.

Mais, il arrive parfois que les vagues viennent à eux et non l’inverse. Par exemple quand en 2010, les autorités chinoises les ont contactés pour les inviter à explorer une partie de l’île Haïnan (île tropicale du sud de la Chine).

Ils financent leurs expéditions notamment grâce aux sponsors, la vente d’articles dans la presse de surf et de voyage ou avec des documentaires TV.

Des expéditions qui vont bien au delà du défi sportif

Ils ont mené des explorations dans beaucoup de pays : Haïti, Sahara Occidental, Sierra Leone, Inde, Taïwan, Philippines, Papouasie, pour n’en mentionner que quelques uns. Mais aussi le Gabon dans lequel le trio breton de Lost in the Swell s’est lui aussi aventuré.

Quand je demande à Erwan quelles sont les expéditions qui l’ont vraiment marqué, il cite son premier voyage, accompagné de Randy Rarick (surfeur-explorateur, semi-finaliste aux championnats du monde surf en 1970) à Anjouan aux Comores. Il précise : « J’ai beaucoup appris avec lui, c’est le plus grand explorateur vivant de l’histoire du surf, il a surfé dans plus de 80 pays. C’est un record ! ».

Il évoque aussi son périple au cœur du Sahara, en Mauritanie, mais aussi la Papouasie et ses tribus papoues ou la Sierra Leone où il a campé dans les îles Turtle, avec l’ethnie Sherbro.

Si c’est le surf qui est au cœur de ces découvertes de cultures à l’autre bout du monde, ses voyages sont loin de se limiter au défi sportif : il y a aussi une dimension humanitaire, scientifique et environnementale, que ce soit des programmes de reforestation en Haïti ou encore des prélèvements d’eau de mer dans les endroits les plus reculés de la planète pour étudier la pollution par les microparticules plastique. L’un des objectifs de l’équipe de SurfExplore est « d’apporter leur petite contribution pour mieux comprendre les problèmes de pollution », et aider à préserver la planète.

« Tous les bretons ont les yeux tournés vers l’horizon mais ils finissent toujours par avoir le mal du pays. » – Erwan Simon

Mais si Erwan Simon voyage sur les cinq continents, a vu des dizaines de nouvelles vagues et s’est enrichi au contact de nouvelles cultures, on peut se demander ce qui le pousse toujours à revenir en Bretagne. Sa réponse est simple et sonne comme une évidence, « J’adore ma Bretagne, c’est mon port d’attache. Sa nature, sa culture, mes amis, ma famille. C’est chez moi. Tous les bretons ont les yeux tournés vers l’horizon mais ils finissent toujours par avoir le mal du pays ».

Un surfeur-explorateur certes, mais un Breton avant tout !

Ce qui ne l’empêche pas toutefois de déjà savoir où il ira chercher sa prochaine vague vierge : « Ce sera en Afrique, en Russie ou en Asie du Sud-Est ! ».

Pour suivre les aventures d’Erwan, rendez-vous sur son Instagram et sur celui de SurfExplore.

Auteur

Megan Bryce

D'origine bretonne, écossaise et galloise, habituée aux vents de Galerne, je sais que "ce qui est trempé ne craint plus la pluie". Qu'elle y flotte, nage ou glisse, la mer est son élément. C'est dans le Finistère que j'ai mes repères, mais j'ai quitté le phare ouest pour Rennes et la mer pour la Vilaine.
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