Diplômée en design de la transition écologique, la Concarnoise Lucie Mandras lance une gamme de savons bretons exfoliants 100 % naturels et locaux à la barbe de moule. A la fois résistante et élastique, cette matière appelée « byssus » est produite par les mollusques bivalves pour s’accrocher à leur rocher. Une manière de valoriser ce produit tout en préservant l’environnement… et nos épidermes !
Connaissez-vous les savons à la barbe de moule ?
Si les moules sont toujours solidement accrochées à leur rocher, c’est grâce à l’ensemble de filaments bruns qu’elle produisent : le byssus. Vous savez, cette « barbe » que vous devez enlever patiemment avant de plonger vos moules dans l’eau bouillante. Le nom byssus provient du grec bussos, qui signifie « lin fin ». La plupart des mollusques bivalves en produisent.
En Méditerranée, l’espèce Pinna nobilis fabrique un byssus bien connu, appelé « soie marine » ou « laine de poisson ».
Cette matière, autrefois considérée comme noble, était connue de certains peuples antiques qui la récoltaient jusqu’au milieu du XXème siècle dans le golfe de Tarente et en Sardaigne, afin de confectionner de luxueux accessoires textiles. Le byssus est de nos jours tombé dans l’oubli malgré ses propriétés intéressantes. Sa structure chimique particulière, constituée de complexes protéiques et ferriques, lui confèrent à la fois résistance et élasticité.
Quand conchyliculture et cosmétique se rencontrent
Co-produit de la mytiliculture (élevage des moules), le byssus n’est aujourd’hui pas valorisé. Pire, sur tout le littoral français, les mytiliculteurs se demandent comment recycler ce qu’ils considèrent comme un déchet !
Mais ça, c’était avant que Lucie Mandras arrive avec une idée de génie pour « up-cycler » le byssus : l’intégrer à un savon en tant qu’agent exfoliant. Naturelle et biodégradable, la barbe de moule constitue une alternative naturelle aux microbilles plastiques, désormais interdites dans la composition des gommages. Avec ses savons Eïos marine, Lucie apporte donc une solution écologique à l’industrie cosmétique.
Des savons à la barbe de moule et 100% made in Breizh
Mais ce n’est pas tout ! En plus d’être entièrement naturels, les savons Eïos sont aussi de purs produits locaux. Durant ses études à l’École européenne supérieure d’art de Bretagne (EESAB), Lucie partage ses recherches et collabore avec plusieurs acteurs locaux : les étudiants de l’Université de Brest, Compositic, une entreprise de biomatériaux basée à Lorient, Explore à Concarneau et une fileuse-tisserante à Brest.
Le byssus est récolté chez des mytiliculteurs bretons, puis nettoyé dans l’eau de mer à la main. La fabrication des savons Eïos se fait également en Bretagne, à base d’huiles végétales et d’huiles essentielles bio et selon un procédé de saponification à froid.
Fils de moule et cordons de la Bourse
Lucie a lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme Kengo, du crowdfunding en Bretagne, avec le soutien de la Région Bretagne, laquelle complétera la fin de la cagnotte si elle arrive a 70% de son objectif. Les fonds récoltés permettront notamment de conduire les tests nécessaires par des biologistes sur le fil de byssus puis de faire vérifier la formule des savons par un toxicologue, procédure obligatoire avant leur mise sur le marché.
Alors, envie de prendre soin naturellement de votre peau tout en contribuant à un projet local et écologique ayant du sens ? « Filez » vite soutenir Eïos Marine sur Kengo avant le 13 septembre 2019 ! A lire aussi pour compléter votre routine beauté : Ma Kibell, les gels douche qui sentent bon la Bretagne