« Qui aime bien châtie bien » : c’est peut-être la phrase qui résume le mieux la guéguerre que se livrent les bretons et les normands depuis tant d’années. Et si chacun tire la couverture de son côté, les deux clans ont tendance à oublier que les sujets qui les divisent sont en fait ceux qui les rassemblent ! Vous êtes sceptiques ? Question de point de vue… Pour preuve, voici les 7 raisons qui vont tenter de mettre fin à l’affrontement bretons vs normands.
Bretons vs Normands : les matchs nuls
L’andouille, les gourmands seront aux anges
L’andouille de Guémené (Morbihan) est à la Bretagne ce que l’andouille de Vire (Calvados) est à la Normandie. Un partout, la balle au centre pour ce premier duel. Effectivement les deux clans ont chacun leurs spécialités culinaires pour le plus grand bonheur de nos papilles.
Loïc Raison, le leader du cidre
Deuxième sujet de discorde qui alimente le conflit bretons vs normands : l’identité de la célèbre marque de cidre. Si la cidrerie familiale a commencé son activité en 1918 dans la petite ville de Domagné (Ille et Vilaine), la société appartient au groupe Agrial (Ecusson et Kerisac) qui est lui normand. Là encore tout le monde est gagnant et ça fait une bonne occasion de trinquer. Ceci dit on voudrait pas casser l’ambiance mais au Moyen-Âge, le cidre est arrivé en France par les côtes… Basques !
Le Couesnon, ça te parle ?
Le Couesnon c’est le nom du petit fleuve qui fait office de frontière naturelle entre les régions bretonne et normande. Rendu responsable par les bretons de la perte du Mont Saint Michel (sujet ô combien épineux que nous aborderons plus tard), les deux clans se disputent également son origine. On va mettre tout le monde d’accord : le Couesnon prend sa source dans la commune de Saint Pierre des Landes en … Mayenne ! Long de 98 kilomètres, il traverse les trois départements avant de se jeter dans la baie du Mont Saint Michel.
Bretons vs Normands : les attaques simultanées
Lambig vs Calvados
Le Calvados, comme son nom l’indique est bien un digestif normand. Il est obtenu après une ou deux étapes de distillation de cidre. Mais les bretons ne sont pas en reste. Leur équivalent local s’appelle le Lambig. Chacun des deux clans a donc son eau de vie, mais il semblerait que le premier s’exporte mieux que le second. Soit, chacun son nom pour désigner son digestif et au final en arriver au même point… Ils ne sont pas pénibles ces deux là !
Les Vieilles Charrues vs Nordik Impakt
On le sait la Bretagne est une terre de festivals. Le plus bruyants de tous est assurément le festival des Vieilles Charrues qui se tient tous les ans dans la petite ville de Carhaix (Finistère). Seulement quand il s’agit de monter le son les normands ne sont pas les derniers. Moins connu du grand public, le Nordik Impakt réunit tous les ans à Caen les fans de musique électro du monde entier. Les deux festivals n’étant pas programmés aux mêmes dates, c’est l’occasion pour nos deux clans rivaux d’aller tester les boums boums du voisin. La musique adoucit les mœurs parait-il, elle atténuera peut-être la guéguerre bretons vs normands ?
Follow vs OptimHal-ProtecSom
Dans le domaine des startups, la Bretagne et la Normandie disposent chacune d’innovations qui cartonnent. Sur le plan médical par exemple, Follow l’entreprise Rennaise qui veut numériser votre carnet de santé, aider les professionnels et participer à la recherche, s’implante tranquillement partout en France. Côté normand, on innove aussi dans le domaine médical. OptimHal-ProtecSom est une PME basée à Valognes (Manche). Elle conçoit et fabrique des dispositifs médicaux pour le traitement de l’asthme et des allergies disponibles dans pas moins de 30 pays.
Bretons vs Normands, l’ultime affrontement : à qui appartient le Mont Saint Michel ?
Nous y voilà : le sujet qui suscite toutes les controverses… Et s’il y a bien un terrain où il est dangereux de s’aventurer c’est bien celui-là. Le Mont Saint Michel, ce lieu historique et majestueux, qui attire chaque année des millions de visiteurs venus du monde entier est définitivement le sujet de querelles interminables qui alimentent sans cesse le match bretons vs normands. Les premiers accusent les seconds de vol, accusations que ces derniers font passer pour de la jalousie.
Tenons nous en aux faits si vous le voulez bien. En 867, alors qu’il n’est encore qu’un bout de caillou, le Mont Saint Michel devient breton suite au traité de Compiègne. Une cession entre les rois Charles le Franc et Salomon de Bretagne. Jusque là tout va bien. Seulement en 1009 la frontière Normande est déplacée jusqu’au Couesnon. Ce petit fleuve décrit comme capricieux pour ses régulières sorties de lit, est tenu responsable par les bretons de la perte du Mont Saint Michel. Effectivement l’accusé se serait déplacé bien trop à l’ouest ancrant ainsi « la merveille » définitivement en Normandie. Mauvaise foi bretonne puisque la réelle frontière entre les deux régions se situe à 5 kilomètres à l’ouest du Couesnon !
Le Couesnon dans sa folie a mis le Mont en Normandie – paroles de normands
Et le Couesnon dans sa raison le rendra aux bretons ! – réponse de bretons
Si ces derniers restent amères concernant cette perte, rappelons que le monument décrit comme étant « la merveille de l’occident », est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979. Ceci dit on sait bien que ce ne sont pas ces quelques lignes explicatives qui suffiront à mettre fin à l’affrontement bretons vs normands. Mais on aura eu le mérite d’essayer et surtout, même si les bretons se sont clairement pris une déculottée par les normands sur ce point, on les remercie de leur avoir laissé « la merveille ». Parce que non, la Bretagne ne peut pas avoir toutes les beautés du territoire français et c’est assez sympa de leur part d’en laisser un peu aux voisins ! Finalement, le Mont Saint Michel fascine et continuera de fasciner encore pour longtemps, les millions de visiteurs qui s’y pressent chaque année, qu’ils soient bretons, normands, français d’ailleurs ou étrangers du monde entier.
Vous l’aurez compris, cette guéguerre bretons vs normands c’est un peu l’histoire interminable des meilleurs ennemis. Si leur affrontement dure depuis des siècles, il y a de fortes chances pour qu’il continue indéfiniment. Alors même si tous ces points communs ne suffiront pas à enterrer la hache de guerre, nous remercions nos deux clans de défendre ardemment leurs cultures, leurs talents, leurs richesses et leurs patrimoines. Parce que oui, la Bretagne est une belle région, nous ne vous dirons pas le contraire, mais on doit bien avouer que notre voisine Normande (bien que légèrement en dessous !) regorge de talents, de beautés, de trésors, sans parler de son héritage historique.