Cap à l’ouest, mais cette fois en Afrique du Sud où je me suis établie pendant trois mois au cœur d’un village du Western Cape. Cette région s’étend du Nord de Cape Town et longe l’océan Indien jusqu’à la ville de Knysna située à mi-chemin au centre de la côte sud du pays. Une destination de prédilection pour les vacances de nombreux locaux qui viennent profiter du calme loin de l’effervescence des grandes villes. À l’autre bout du monde cette côte sauvage rappelle notre région à bien des égards, en route vers cette Bretagne Sud-Africaine.
Afrique Bretonne ou Bretagne Sud-Africaine ?
Le nom du village annonce la couleur : Wilderness, ce qui signifie “nature sauvage” en anglais. L’endroit porte bien son nom, cette petite bourgade est entourée de lacs, bordée par l’océan Indien et surplombée par les montagnes de l’Outeniqua. Le paradis des randonneurs et des amateurs de sports de glisse.
En partant en Afrique du Sud avec le dépaysement comme objectif je ne m’attendais pas à tomber sur une côte accidentée proche des nôtres ni sur des plages jumelles à celles de chez nous. Pourtant, pendant plus de 90 jours je n’ai cessé de me répéter à quel point ce coin du globe m’a fait penser à une sorte de Bretagne Sud-Africaine.
Quand on pense à l’Afrique du Sud on est loin d’imaginer des paysages verdoyants remplis de surfeurs. Ce pays, beaucoup d’entre nous le connaissent sous les aspects historiques relatifs à l’apartheid ou à Nelson Mandela. Les amateurs de vins ne sont plus à convaincre quant à la renommée des crus du pays, les amoureux des animaux, eux, rêvent de ses safaris.
Mais rares y pensent comme une destination de prédilection pour le surf. Pourtant le long de La Garden Route et dans tout le Sud du pays, les spots de surf se comptent par milliers. Et ça les Bretons l’ont bien compris. Ayant élu domicile dans un backpackers, une sorte d’auberge de jeunesse à la sud-africaine, j’ai rencontré des voyageurs du monde entier, dont, évidemment, bon nombre de bretons venus comparer nos déferlantes à 15°C avec les vagues chaudes de l’océan Indien.
La Bretagne grandeur Afrique, les points communs avec notre région française
Dès mon arrivée à Wilderness, la ressemblance avec la Bretagne me frappe. Ses falaises verdoyantes et son océan sans repos à perte de vue, le Western Cape est un coin de Bretagne délocalisé. On passe de baie en baie et de falaises en falaises. Comme chez nous le littoral regorge de parcs naturels où la nature est préservée. Seule différence, les proportions sont démesurément plus grandes et la faune et la flore y sont plus exotiques.
Les reliefs de l’Outeniqua Mountains s’élèvent à 1500 mètres d’altitude, la faune ne compte pas moins de 280 espèces animales sur plus de 26 000 hectares de forêt primaire. Niveau vie marine, baleines, requins blancs et même manchots côtoient les surfeurs.
Côté température, le mercure n’affiche jamais au-dessous de 19° dans l’eau et 15° dans l’air. En parlant de météo justement, difficile à croire mais le ciel peut virer au gris d’une minute à l’autre. En moins de temps qu’il n’en faut pour enfiler un ciré, une averse torrentielle s’est déjà abattue sur nous, plus de montagne ni d’océan, la visibilité est complètement bouchée. De quoi vraiment se croire en bord de Manche.
Bretagne Sud-Africaine ou Afrique Néerlandaise : la multiculturalité à la Sudaf
Au vue de son passé, La Rainbow Nation, comme elle est souvent appelée, est un mélange de cultures. Pas moins de 11 langues officielles y sont parlées dont l’anglais, l’afrikaans et le Xhosa en majorité. De la même manière qu’on peut le voir une fois la frontière Bretonne franchie, il n’est pas rare de croiser des panneaux de signalisation affichés en plusieurs langues. Dans la région de la Garden Route, c’est l’afrikaans qui est le plus répandu. Même si tous parlent un anglais presque parfait, l’accent et les expressions afrikaans trahissent leur langue maternelle. Dérivée d’un vieux dialecte néerlandais cette langue est incompréhensible pour quiconque la découvre.
A l’instar de sa petite sœur européenne, la côte Sud-Africaine vie au rythme des embruns et des visiteurs. Wilderness est bien connu des surfeurs qui se retrouvent à Victoria Bay, une longue droite de style point break parfaite pour débutants et confirmés. Ici comme à Cape Town et tout au long de la Garden Route, locaux et étrangers se jettent à l’eau pour slalomer sur les vagues. On peut facilement louer une planche ou prendre un cours de surf à l’improviste, les opportunités sont toutes aussi fréquentes que les goélands chez nous. En bref la région regorge de spots, sans grand monde à l’eau, au cœur de paysages grandioses. L’eau froide, pour qui n’est pas Breton, la météo difficile, les vagues puissantes feront de ceux qui persévèrent des surfeurs aguerris parés pour la saison bretonne !
Au final, l’Afrique du Sud comme la Bretagne est une terre d’accueil et culturellement très riche. On s’y sent vite comme à la maison et on en part le cœur serré, un morceau de Bretagne délocalisée dans l’hémisphère sud. Une destination à découvrir sans modération ! Et découvrez d’autres Bretons dans le monde avec Julie à Bali.