Les 7 sports de force historiques de Bretagne

Sport Les 7 sports de force historiques de Bretagne crédit photo - © Facebook - Les Celtes du Morbihan

Avez-vous déjà entendu parler de bâton de bouillie ou du lancer de la gerbe de paille ? Non, on ne vous parle pas d’agriculture mais bel et bien de sport. Les “Jeux et sports athlétiques bretons“, puisque c’est le nom officiel donné par le Ministère de la Culture, sont des activités typiquement bretonnes. Découvrons les sports historiques bretons : à vos marques, prêts, partez !

L’histoire des sports athlétiques bretons

Les Bretons et les sports de force : une histoire de longue date

Avant de parler de disciplines, il est primordial de faire un rapide rappel du contexte et de l’histoire. Si certaines disciplines ont un nom un peu barbare et en rapport avec l’agriculture, c’est justement parce qu’à l’époque, les machines agricoles n’existaient pas. Les hommes des campagnes usaient de leur force physique pour leurs travaux. Les moissonneurs jetaient haut la botte de paille, les bûcherons levaient la perche, les maréchaux levaient l’enclume. Ainsi, les Celtes ont toujours eu un attrait pour les jeux de force.

La Fédération Nationale des Sports Athlétiques Bretons : maintien du patrimoine

À partir de 1974 et la création du C’hoarioù Langonnet, les choses s’organisent et se structurent peu à peu. 1978 marque l’année de la première compétition départementale. Les meilleurs athlètes des 5 départements historiques bretons se sont affrontés autour de 6 disciplines. En 1982, une septième fait son entrée, le lancer de gerbe.

Pour mettre en valeur et maintenir ces sports et jeux, la Fédération Nationale des Sports Athlétiques Bretons (FNSAB) a mis en place des compétitions départementales et même un championnat régional. Ce dernier réunit les six meilleurs de chaque championnat départemental. Des règles claires et officielles ont été définies. Les participants s’affrontent donc autour de 7 disciplines, toutes basées sur la force.

Les 7 sports de force bretons

Le tire à la corde : Chech Fun

On commence par un sport que l’on connaît tous : le tir à la corde. Nombreux sont ceux qui ont déjà essayé à l’occasion de rencontres sportives inter-écoles ou d’olympiades. L’objectif ? Que le témoin rouge de l’adversaire passe de son côté, par rapport au bâton vertical de l’arbitre. Le départ est donné avec un témoin central face au bâton. Le tire à la corde est un sport d’équipe : 6 tireurs de chaque côté avec chacun leur hisseur, celui qui encourage ses coéquipiers. La partie se déroule en 2 manches gagnées.

Le lancer du poids de 20 kg : Ar Maen Pouez

Ensuite, une autre discipline que l’on connaît tous : le lancer de poids. Cependant, il s’agit ici d’un poids bien différent du lancer de poids classique. Le poids est une enclume rectangulaire et non une boule, elle pèse 20 kilos et non 7,26 kilos comme pour le lancer de poids masculin. L’objectif est très simple : lancer cette masse le plus loin possible avec un seul bras. L’aire de lancer est délimitée à 2,10 mètres. Pour vous donner une idée, les meilleurs lancers atteignent les 6,50 mètres. À titre de comparaison, le record mondial du lancer de poids est de 23,37 mètres. Mais n’oublions pas que la différence de poids est énorme.

Le bâton de bouillie : Bazh yod

On entre dans les disciplines disons un peu plus originales. À l’origine, le bâton de bouille est un outil qui servait à remuer l’avoine, d’où le terme “bouillie”. Tout le monde se querellait pour avoir le bâton, qui symbolisait l’obtention du pouvoir. Comment on y joue ? Le bâton de bouillie se pratique à deux. Assis l’un en face de l’autre de part et d’autre d’une planche en bois, le but est de faire passer l’adversaire par-dessus la planche ou de lui arracher le bâton. La partie se déroule en deux manches, et il existe différentes catégories en fonction du poids des participants (moins de 80 kilos, moins de 100 kilos, plus de 100 kilos).

Le relais des meuniers : Redadeg Gant Ur Samm A Gant Lur

Le relais des meuniers pourrait être une épreuve tout droit sortie des émissions télévisées d’aventures. Par équipe de 6, le but est de parcourir chacun 120 mètres le plus rapidement possible. Mais ce n’est pas si simple que cela. Le parcours est semé d’embûches, ou plutôt, de petites bottes de paille par-dessus lesquelles il faut passer. De plus, chacun a une charge de 50 kilos sur les épaules.

Le lever de l’essieu : An Ahel Karr

Pour le lever de l’essieu, il faut lever un essieu de charrette de 47,5 kilos, bras et jambes tendues. Pendant 3 minutes, le but est de réaliser le maximum de levers. Les excellents résultats atteignent la quarantaine de levers. Une ceinture pour les lombaires est indispensable pour ce genre de disciplines. Finalement, c’est un peu l’haltérophilie du monde agricole.

Le lancer de la gerbe de paille en hauteur : Ar Voutelenn

On commence vraiment à entrer dans les sports surprenants. Et on se demande comment celui-là a été inventé. Le lancer de la gerbe de paille consiste à lancer le plus haut possible une gerbe, c’est-à-dire une botte de paille. Cela se fait à l’aide d’une fourche à deux doigts. Il faut parvenir à passer au-dessus d’une barre, et la hauteur de celle-ci augmente à chaque tour, comme au saut à la perche. Les meilleurs lancers atteignent les 7,50 mètres de haut.

Le lever de la perche : Gwernian Ar Berchenn

Et pour terminer, découvrons le lever de la perche, qui lui aussi nous ferait penser à des épreuves d’un célèbre jeu télévisé. L’objectif est de lever une perche en métal d’une vingtaine de kilos et de 6 mètres de hauteur, chargée d’un curseur de 10 kilos à son extrémité. La force nécessaire est colossale puisqu’il faut parvenir à maintenir la perche dans cette position, celle-ci ne doit pas s’enfoncer ni même frôler le sol.

Et voilà les 7 jeux et sports athlétiques bretons. Lequel vous donne le plus envie ? Si chacun et chacune peut s’essayer à ces disciplines, il est important de souligner que les compétitions sont pour la plupart masculines. Du fait de la tradition et l’origine agricole de ces sports, les femmes ont plutôt eu le rôle de spectatrice. Et si les sports de force ne vous attirent guère, laissez-vous tenter par le mölkky en Bretagne.

Originaire de St-Brieuc, je suis très attachée à la région Bretagne ! C'est pourquoi je suis aujourd'hui la social media manager de Port d'Attache. Enthousiaste et passionnée, je suis bien décidée à mettre du vent dans les voiles et garder le cap pour montrer les richesses de notre belle région !⛵️
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Rennes
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