Le beurre en Bretagne se compte en kilos, et en plus d’être – absolument – délicieux dans nos assiettes ou sur nos tartines, le beurre se décline aussi dans la langue française. Découvrez donc les 11 expressions au beurre (et un bonus) qui font de cet aliment un passe-partout ! Tartine à lire avec du pain – beurre salé.
1 – Le beurre et l’argent du beurre = Vouloir tout sans rien donner
Il est vrai qu’il y en a qui se disent qu’ils veulent le résultat sans l’effort, exactement le même système que nous, quand on se motive à coups de « bon, demain, série d’abdos et gainage ». On tiendra trois jours, mais peut-être que ça va marcher ? Comme dit la suite de l’adage : « et l’cul d’la crémière tant qu’à faire ? ». Ben quoi c’est vrai, faut pas pousser mémé dans les orties. Sans déconner.
2 – Faire son beurre = Gagner sa vie
A moins que tu ne sois un(e) agriculteur(rice) laitier(e) et que tu fais vraiment du beurre pour gagner ta vie, on représente ici l’idée de gagner sa vie de manière générale. Et oui, à une époque, le beurre ça coûtait cher et ça rapportait. Comme maintenant on pourrait dire « faire sa multinationale », mais c’est d’un coup beaucoup moins sexy. Et moins évident, aussi.
3 – Promettre plus de beurre que de pain = Promettre plus qu’on ne peut porter
Après, plus de beurre que de pain, ça peut convenir à des amateurs de beurre au couteau. Mais c’est purement subjectif. En réalité, c’est un peu comme promettre du pâté Hénaff et proposer de la verrine de porc assaisonnée. Non, ça n’a pas le même goût ! Ou comme servir des crêpes au beurre toutes faites à une soirée bretonne. Dire qu’elles sont maison parce qu’on les a réchauffées, on appelle ça de l’arnaque.
4 – Avoir un œil au beurre noir = Avoir un cocard
Si tu n’avais pas cherché les embrouilles, tu n’aurais pas de cocard. Mais celui ou celle qui a inventé l’expression avait une sacrée imagination. Des aliments qui crament une fois trop cuits, il y en a un paquet (tous), alors pourquoi le beurre ? Peut-être parce que c’est cool et que le beurre noir c’est bon ? Allez savoir.
5 – Comme dans du beurre = Se dit de quelque chose de facile
Aussi entendu en des termes un peu plus lubriques : « rentrer comme papa dans maman ». Pas besoin de vous faire un dessin, vous voyez très bien de quoi on parle, ça glisse tout seul.
6 – Tu n’as pas inventé le fil à couper le beurre = Tu es idiot (pour ne pas dire con)
Ou la machine à courber la banane. Même style. Tout ça pour dire qu’en réalité, c’est pas toi qui as inventé l’eau chaude. C-C-C-Combo.
7 – Compter pour du beurre = Ne pas compter
Parce qu’on l’a tous dit au moins une fois pour être sûr de comprendre à quel jeu on jouait. Compter pour du beurre, c’est passer un pacte avec ses potes pour dire : « ce qui se passe maintenant ne comptera jamais ». Et sachant ça, on ne devrait plus dire « ce qui se passe à Vegas reste à Vegas » mais plutôt « ce qui se passe à Vegas compte pour du beurre ». Nettement moins poétique, toujours est-il que c’est criant de vérité.
8 – Pas plus que de beurre en broche = Aucune chance que ça arrive
Ben oui, as-tu déjà vu du beurre sur une broche ? Non ? Nous non plus. Parce que s’il peut être facile de l’embrocher, il ne durera pas bien longtemps au-dessus de ton barbecue, ton beurre. Mais si vous y parvenez, envoyez-nous la photo. Et on se ravisera.
9 – Battre le beurre = S’embrouiller
Probablement en rapport avec le geste effectué pour battre le beurre. C’est un geste très puissant qui demande une certaine endurance physique. Il peut être douloureux se le prendre dans le nez. Sauf si vous n’avez plus de cartilage, de nerfs, ou de nez, simplement.
10 – Mettre du beurre dans les épinards = Renflouer les comptes
Le truc bien avec celle-là, c’est qu’elle justifie tout et n’importe quoi. Tu deales du cannabis [cestpasbien] ? Ça met du beurre dans les épinards. Tu bosses au black ? Ça met du beurre dans les épinards. Mais en fait, tu ne manges jamais d’épinards au beurre ! On devrait plutôt dire : mettre du cidre dans nos bolées ou de l’andouillette dans nos assiettes. Ce serait quand même plus honnête.
11 – Être beurré = Être complètement saoul
Déformation directe de « bourré ». On peut faire le lien avec le fait qu’une personne « beurrée » parle « gras » (ou incompréhensible, mais vous avez compris), ou est toute molle, flagada. Vous en conviendrez, cela va sans dire que c’est criant de véracité, on ne peut faire plus proche de la réalité.
[L’abus d’alcool est dangereux pour la santé,… Mais Yec’hed mad quand même !]
Bonus : « Je ne suis pas là pour beurrer les tartines » (Emmanuel Macron, septembre 2016)
Nous non plus, Manu, on n’a pas que ça à faire. Mais s’il faut se donner, on se donne. En plus, on aime bien le faire pour les manger après.
Et si vous voulez encore plus briller, enrichissez votre vocabulaire avec ces 10 expressions bretonnes, pas au beurre cette fois, mais quand même délicieuses.