La Chandeleur pour les nuls

Food La Chandeleur pour les nuls crédit photo - © / Emmanuel BERTHIER / CRTB

Après Noël, le Nouvel An, l’Épiphanie, voici venu le temps – non pas des rires et des chants – mais de la Chandeleur ! Comme vous le savez, c’est la fête de la crêpe, l’ode à la galette et bien sûr, le retour du fameux mensonge : « une petite dernière et puis j’arrête ». Revenons ensemble sur l’origine de cet évènement, cette fête païenne, depuis longtemps transformée en soirée crêpes plus qu’en cérémonie religieuse. Faites chauffer les biligs, La Chandeleur pour les nuls c’est maintenant !

Pourquoi la « Chandeleur » ?

L’origine de la Chandeleur remonte à bien longtemps. A l’époque des Romains, pour être plus précis. En ces temps, il était coutume, aux alentours de février, de célébrer Lupercus, dieu de la fécondité : ce sont les Lupercales. Lors de cette célébration, en vue d’obtenir de bonnes récoltes, hommes et femmes se réunissaient dans les champs. Munis de torches allumées, ils sillonnaient leurs terres afin d’attirer les faveurs divines. Après, ils avaient l’habitude de manger des galettes de céréales, rondes, comme le soleil…

Puis, avec l’avènement de Jésus et de la chrétienté, cette fête prend une dimension beaucoup plus pieuse. Les chandelles ont progressivement remplacé les flambeaux sous l’instigation du pape Gélase Ier. C’est ainsi que la procession religieuse s’est appelée la Festa Candelarum, comprendre Fête des Chandelles, pour finalement devenir la Chandeleur.

« Festa Candelarum » = Fête des Chandelles = Chandeleur

Pourquoi le 2 février ?

La Chandeleur pour les nuls, c’est aussi vous annoncer que c’est le moment qui marque la fin des festivités de Noël. Et oui. Car si les Romains et les Celtes procédaient à la cérémonie au mois de février pour saluer le retour (même timide) du soleil et la fin proche de l’hiver, les Chrétiens, eux, attendaient précisément 40 jours après Noël. Car c’est à cette date que Marie, mère de Jésus, aurait présenté son enfant au Temple de Jérusalem. Le 2 février, alors, on commémore la présentation de Jésus au Temple et la purification de la Vierge. Rien à voir avec l’ode au dieu de la fécondité, donc. Ne reste de ces cultes païens que la notion de purification. Et les crêpes.

Mais au fait, pourquoi des crêpes ?

La Chandeleur pour les nuls, pourquoi des crêpes ?

Les crêpes sont là depuis l’origine de la Chandeleur, et pour comprendre, il faut de nouveau remonter jusqu’aux Romains. Comme dit précédemment, pendant ce qu’ils appelaient les Lupercales, les habitants mangeaient des galettes de céréales confectionnées avec les farines et céréales excédentaires. Une sorte d’hommage en l’honneur du soleil, cet astre radieux qui permettait les récoltes.

De fils en aiguilles, et de païens à chrétiens ou juifs, les galettes de céréales se sont transformées en crêpes (à base de froment uniquement – au début). Toujours à base des excédents agricoles, elles rendaient les processions plus festives.

Pour l’anecdote, la première crêpe à cuire devait être retournée de la main droite alors qu’on tenait une pièce de la main gauche. Si la crêpe retombait bien, alors on la pliait avec la pièce à l’intérieur et on la plaçait dans une armoire de la maison pour une année. C’était signe de fortune à venir.

Aujourd’hui, tout ceci a disparu, sauf les crêpes. Bien entendu, les églises continuent toujours de fêter la Chandeleur pour commémorer la présentation de Jésus au Temple. L’origine de la Chandeleur est païenne mais cette dimension est depuis fort longtemps oubliée, ce qui n’est pas le cas des crêpes que, chaque année, nous n’oublions pas de manger ! Surtout en Bretagne !

BONUS : la recette de la pâte à crêpe parfaite… et bretonne !

Pour environ 20 crêpes (ce qui n’est pas assez, vous en conviendrez, mais jugez-le vous-même, et adaptez les doses) :

  • 250 grammes de farine de froment
  • 1 cuillère à soupe de farine de sarrasin
  • 100 à 125 grammes de sucre, selon vos goûts
  • 10 cl d’eau
  • 2 œufs
  • 1 cuillerée à café rase de gros sel
  • 25 grammes de beurre fondu
  • 50 cl de lait écrémé
  • Facultatif : 1 sachet de sucre vanillé ou autres parfums

Dans un saladier, mettez le sucre, la farine de sarrasin, le beurre fondu, l’eau, le gros sel et les œufs. Battez l’ensemble et ajoutez progressivement la farine de froment et un demi verre de lait, jusqu’à obtenir une pâte homogène et sans grumeaux. Délayez ensuite avec le reste du lait.

Pour la cuisson, du beurre (salé) fondu sur une poêle bien chaude ou du saindoux sur un krampouzh chaud, et c’est parti ! En bref, la Chandeleur pour les nuls c’était avant… vous êtes désormais en Ligue des Champions pour participer à ce moment convivial.

Gouel mat a krampouezh !

Je mange le beurre au couteau et en dépit des années passées loin de la France, je reste très attachée à mon Finistère. Un peu chauvine sur les bords, j'aime l'idée de montrer ma région sous un angle différent et je me base sur une philosophie : nul besoin d'ouvrir les yeux pour voir le monde autrement, il suffit d'ouvrir son esprit.
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